2018 n’est pas finie et pourtant cette année m’a déjà fait avancer sur plusieurs points importants. J’ai envie de vous partager quelques uns d’entre eux car je pense que cela peut aider d’autres personnes que moi à s’accepter.
Je suis hypersensible, j’ai mis longtemps à comprendre que je l’étais. Mais maintenant je peux le dire et je ne vois plus cette partie de mon caractère comme un simple défaut. Certes, ma sensibilité me rend parfois très mal, m’a torturée pendant longtemps car je la rejetais, je n’en voulais pas et je souhaitais par dessus tout changer pour me sentir plus forte. Je la voyais comme une faiblesse, comme un trait de ma personnalité qui faisait de moi une personne fragile et à qui on pouvait facilement faire de la peine.
Je me sentais comme une victime car il était facile de me faire pleurer. Je n’arrivais pas à me défendre face aux attaques car je me laissais envahir par mes émotions, je me mettais à trembler, je n’arrivais plus à réfléchir, à contre attaquer, je pleurais et j’attendais que la personne termine ce qu’elle avait commencé.
Mais maintenant je sais. Je sais qu’être hypersensible me permet de vivre chaque épreuve de la vie à 300%. Je ressens les choses « avec les tripes ». Injustice, tristesse, amour, colère, joie,… tout est décuplé. Par exemple, je ne supporte pas de regarder les films d’horreur car je vis tout avec les acteurs. Lorsque je lis un livre, je suis à fond, je ressens les émotions des personnages. Je pleure, je m’énerve, je n’arrive pas à me dire « ce n’est qu’une histoire ».
Cela me permet aussi d’avoir une empathie assez développée. Ce qui me sert beaucoup dans mon métier.
Je me suis rendue compte que je ressentais les émotions des autres. J’ai une « intuition ». Je sens quand une amie m’en veut, quand une personne est contrariée sur un sujet, quand une collègue ne va pas bien, etc. Cela m’aide à communiquer et je me trompe rarement.
Par contre, j’ai des valeurs et je n’arrive pas à faire semblant. J’ai un besoin viscéral de m’expliquer avec les personnes que j’aime, de dire les choses, de communiquer, de régler un conflit (même si malheureusement parfois on ne trouve pas un terrain d’entente et que cela créé une rupture amicale ou amoureuse). Je n’arrive pas et n’arriverais jamais à être fausse avec les personnes à qui je tiens. Et si jamais je me rends compte que l’on n’est pas sincère avec moi alors c’est irrémédiable. Je déteste que l’on ne me dise pas les choses en face. Et si jamais une personne de mon entourage a des valeurs différentes des miennes et agit avec les personnes que j’aime comme je n’aimerais pas qu’on agisse avec moi: c’est soit on s’explique, soit c’est fini. Cela ne m’a pas empêché de faire moi même des erreurs, d’avoir aussi parfois agi de manière maladroite, d’avoir dit ou fait des choses dont je ne suis pas fière, d’avoir jugé trop vite etc. Je ne suis pas parfaite, loin de là, mais l’important c’est de tirer des leçons et se remettre en question.
Bref, être hypersensible a ses bons et mauvais côtés ! J’envie souvent les personnes qui arrivent à tout laisser couler, à avoir une carapace qui leur permet de se protéger du regard des autres. On dirait qu’un bouclier les entoure et que les jugements leur rebondissent dessus. Cela ne les empêche pas d’écouter les critiques constructives et de prendre en compte ce qu’ils veulent bien laisser les atteindre. Je les envie parce que, jusqu’à il y a encore quelques mois, je laissais les commentaires d’inconnus me faire du mal.
Assumer qui je suis. Un exercice très difficile: pendant longtemps j’ai cherché à être acceptée par certaines personnes de mon entourage. Je me pliais en 4 pour leurs plaire. Et puis, j’ai compris que je ne serai jamais à la hauteur de leurs attentes. J’ai compris que ça ne servait à rien de vouloir être une autre personne parce que :
–1: cela ne me ressemblait pas, j’étais mal dans ma peau et j’étais triste car je me rendais bien compte que les personnes en question continueraient à m’exclure de leurs vies quoique je fasse.
-2: on ne peut pas forcer une personne à nous accepter. On ne peut pas forcer une relation et finalement est ce que j’ai bien envie d’entretenir un lien avec quelqu’un qui se comporte de cette manière ? Je ne pense pas, c’est toxique et ça me prend la tête.
Idem sur les réseaux. S’exposer c’est prendre le risque d’être critiquée. Les commentaires moqueurs, les groupes où des personnes se foutent ouvertement de notre gueule, les faux comptes qui viennent scroller tes temps sur Strava, commenter ta photo et qui n’assument même pas leurs identités.. doivent ils prendre une place importante dans ma vie ? Je crois que l’on connait tous la réponse: c’est NON.
Bien entendu, mon hypersensibilité me rendait très réceptive à leurs remarques. Mais, j’ai pris une décision: si j’ai envie de me justifier à nouveau je le ferai (c’est légitime et j’ai le droit de le faire) mais je ne m’attarderai plus et ne me laisserai plus toucher par des personnes qui ont l’air d’être bien triste et mal dans leur peau pour agir comme elles le font. Heureusement, c’est très rare que je sois prise pour cible et j’ai de la chance.

parce que cette photo est trop mignonne.
C’est pourquoi j’ai décidé de lâcher prise. Je ne veux plus chercher à être acceptée et approuvée par le monde entier. Il y aura toujours des gens pour ne pas apprécier qui je suis et c’est comme ça. J’ai une petite communauté hyper bienveillante avec moi, des personnes qui me remercient tous les jours pour les articles que j’écris, mes posts instagram qui les motivent et ma vision du sport qui les aident à relâcher la pression qu’ils pouvaient se mettre face aux autres. Je suis heureuse de partager des messages qui aident ceux qui en ont besoin. Si je suis devenue infirmière c’est bien parce que j’ai cette vocation depuis toujours.
Les liens du coeur que j’ai pu créer avec la famille que je me suis choisie (la famille Nucléaire comme dirait mon amie Mélanie) sont bien plus importants. Cela ne sert à rien de continuer à vouloir être à la hauteur aux yeux de personnes qui ne seront jamais satisfaites. Je vais continuer de laisser mon hypersensibilité et mes valeurs me guider.
Et enfin, j’ai compris qu’il fallait que j’arrête de vouloir ressembler à d’autres personnes. Je peux m’en inspirer mais je ne serais jamais une copie conforme d’une autre fille. J’aurais beau essayé: j’ai le visage que j’ai, les cheveux que j’ai, le corps que j’ai, le niveau de performance que j’ai et qui évolue à une autre vitesse que d’autres sportives. .
Je vous conseille d’ailleurs les vidéos de Shera et Sissy Mua. Moi aussi, cela fait quelques années que je ne me maquille plus tous les jours et j’ai appris à accepter mes imperfections. Je ne trouve plus que j’ai une mine affreuse au naturel. Depuis la primaire j’ai des cernes apparentes, j’aurais toujours les paupières tombantes et des boutons de temps en temps. Au départ j’avais arrêté de me maquiller pour gagner du temps de sommeil le matin. Aujourd’hui, je ne me maquille plus car j’ai appris à accepter mon visage sans maquillage. Et cela ne fait pas de moi une personne moins féminine ! Je prends plaisir à me maquiller quand l’envie me prend mais je ne ressens plus cela comme une obligation de la vie de tous les jours.

de temps en temps j’aime me maquiller et changer du quotidien !
C’était un article un peu long. Mais toutes ces choses que j’ai comprises sont liées les unes aux autres par cette acceptation de soi même et de lâcher prise sur le regard des autres. C’est un combat que je mène depuis quelques années mais je vois une évolution et je suis fière d’avoir avancé sur ces sujets importants. Grâce aux réseaux, je me suis rendue compte qu’on était plus nombreux que je le pensais à se sentir mal à cause de tout ça. N’attendez pas pour exister en étant vous même. La vie passe si vite et elle peut basculer à tout moment. Ayez le moins de regrets possible au quotidien !
Sportivement,
20 Comments
Un seul mot : merci.
13 septembre 2018 at 21 h 50 minMerci pour ces mots, cette bienveillance et ton honnêteté.
merci d’être venue commenter et de me lire <3
13 septembre 2018 at 23 h 43 minMerci pour ce partage !! En te lisant, je me suis retrouvé dans tes mots. Sauf qu au lieu de pleurer je me referme comme une huître. Du coup tu te prend des remarques du style « tu es susceptible! » mais non j’en prend tous à cœur, que ça soit pour un film d horreur, une personne d’en le besoin etc. J aimerai pourvoir laisser couler comme toi mais je n’y arrive vraiment pas. La parole blessante reste toujours dans ma tête !!
13 septembre 2018 at 22 h 17 mintu sais moi aussi j’ai encore du mal régulièrement ! Merci pour ce commentaire et ne cherchons pas à nous débarrasser complètement de cette sensibilité !
13 septembre 2018 at 23 h 42 minJe te l’ai déjà dit mais j’adore cet article. Parfois j’ai l’impression de me retrouver dans tes mots. Et ça fait du bien, je me sens beaucoup moins seule. Reste comme tu es car c’est comme ça qu’on t’adore. Bisous ♥
14 septembre 2018 at 8 h 12 minCette facette de ma personnalité m’aide et me guide dans mon travail aussi (psy), je l’ai transformé en force ! 🙂
A bientôt,
14 septembre 2018 at 10 h 13 minLine de https://la-parenthese-psy.com/
tu m’étonnes ça doit souvent te servir !
14 septembre 2018 at 11 h 34 minMerci pour ce bel article plein de bienveillance, et qui me permet de réfléchir un peu a la personne que je suis, et celle que je veux être.
14 septembre 2018 at 11 h 33 minmerci pour tes commentaires réguliers <3
14 septembre 2018 at 11 h 34 minBienvenue au club des hypersensibles… C’est pas toujours évident mais on s’y fait, une fois que l’on s’est apprivoisés !
14 septembre 2018 at 12 h 13 minexactement !
15 septembre 2018 at 0 h 04 minOhlala, j’ai l’impression de me lire dans ton post, c’est étrange 🙂 Ca fait quelques temps que j’ai la même prise de conscience que toi. Qu’est ce que j’ai pu me torturer à vouloir garder mes émotions enfouies, je m’en suis rendue malade… d’autant plus que très souvent, malgré tous mes efforts, tout transparaissait quand même (le nombre de fois où je me suis prise un « mais tu vas pleurer là ? » alors que je faisais tout pour lutter contre mes larmes et ne rien montrer …). Maintenant, j’ai accepté de vivre mes émotions : je pleure si j’ai envie de pleurer, je me mets en colère quand je suis énervée, je me réjouis et je l’exprime à voix haute quand je suis heureuse ! Je suis tellement plus sereine, je vis enfin pleinement les choses, et les gens que j’aime m’acceptent telle que je suis (c’est là l’essentiel). Bref, je commente rarement mais là, j’avais vraiment envie de te dire que tu n’es pas seule. Et pour finir, je me permets de te conseiller un livre « ces gens qui ont peur d’avoir peur », c’est grâce à lui que j’ai avancé …
14 septembre 2018 at 16 h 30 minoh il faut que je me l’achète ce livre ! merci pour ces témoignages , je me retrouve aussi dans tes mots. Les phrases qu’on t’a dites, on me les a dites aussi .. c’est top qu’on ait avancé ! on est devenue plus forte et on s’accepte !
15 septembre 2018 at 0 h 05 minC’est drôle comme j’aurais pu écrire la même chose, un mot près, c’est même flippant au premier abord puis très vite rassurant de sentir que dans la similitude on trouve du soutien et une sorte de sentiment rassurant. Infirmière aussi et bientôt pu puericultrice, natation à haut niveau pendant presque 20 ans, mes parents me disent souvent « t’es un vrai coeur d’artichaud » ou même « tu sais tu n’es pas as mère Théresa », ou « .. un vrai Saint Bernard ! », a presque devoir m’en cacher quand j’en pleure rapidement devant un film, ou quelque chose d’émouvant.
A peine arrivée en école de puéricultrice cette année j’ai été catégorisée comme « ah mais toi t’es celle qui a toujours le sourire, qui aime tourner le monde ». Oui, enfin j’ai mes moments de moins bien aussi comme tout le monde. Un aimant à enfant et animaux, avec une nouvelle passion pour les chiens, à chaque fois on me dit « mais t’en de pas marre de tout trouver mignon et d’avoir cette tête de ravie de la crèche (je cite) ». Et bien non, JE SUIS COMME ÇA. J’aime donner sans tienne attendre en retour, j’essaie d’apprendre à être opportuniste au moins pour le travail, mais j’suis droite dans mes bottes avec des valeurs et des convictions, des principes personnels professionnels qui se rejoignent. Et comme tu le dis si bien, cette hypersensibilité et ses valeurs pour lesquelles on se bat font de nous des infirmières humaines et empathiques (la limite avec la compassion est même presque invisible mais j’essaie).
Enfin voilà, désolée pour ce long commentaire mais ça me tenait à cœur de partager tout ça, tout ça fait du bien de s’assumer !
Merci pour tes posts quotidiens, leur sincérité, ton optimisme et ta joie de vivre !
Dans le train pour Lyon pour le WE 🙂
14 septembre 2018 at 20 h 58 minc’est clair que l’on se ressemble ! C’est incroyable les remarques que tu te prends encore mais c’est génial que tu fais appris à t’assumer ! je pense que les gens ne nous comprennent pas toujours mais l’important c’est de trouver des personnes qui nous comprennent et surtout que nous ayons appris à nous comprendre et à vivre toutes ces émotions ! J’aime la personne que je peux être grâce à elles.
15 septembre 2018 at 0 h 08 minet merci pour ce commentaire, c’est tellement touchant et interessant à lire !
15 septembre 2018 at 0 h 08 minC’est un très bel article, je m’y retrouve beaucoup. J’ai constaté mon hypersensibilité après mon harcèlement scolaire, et j’ai toujours vu ça comme une faiblesse. Maintenant je me rends compte que je peux en faire un avantage indéniable !
14 septembre 2018 at 22 h 54 minC’est ce genre d’article qui permet d’avancer, merci à toi
je suis heureuse de pouvoir t’aider et moi aussi le harcèlement scolaire a décuplé cette facette de ma personnalité !
15 septembre 2018 at 0 h 09 minTon article me correspond totalement! J’aime trop, je pleure trop, je prend trop les choses à cœur, je pense trop,.., tout est décuplé! Mais au final je suis comme ça et c’est peut être pas plus mal. Merci pour ton article, je te suis depuis peu, mais je ne regrette pas d’etre là ! 🙂 Une petite question: ça ne t’as pas trop posé problème dans ton travail cette hypersensibilité ? (Je ne veux pas devenir infirmière mais je suis en étude d’auxiliaire de puériculture et j’ai pour objectif d’etre dans un service à l’hôpital, et j’appréhende de plus en plus vis à vis de ça)
20 septembre 2018 at 23 h 40 minMerci ça me fait tellement plaisir ! ça me pose plus un problème avec les collègues qu’avec les patients ! j’ai appris a gérer mon empathie pour qu’elle soit un plus dans ma prise en charge ! Avec les collègues je prends plus les choses a coeur et c’est pas toujours facile de prendre du recul !
21 septembre 2018 at 1 h 02 min