Follow:
All Posts By:

runamande

    HUMEURS

    9 MOIS.

    Plus d’un an et demi que je n’étais pas venue écrire par ici. Et il s’en est passé des choses: une pandémie, un gros deuil lié à celle-ci, des objectifs sportifs reportés.. Ainsi qu’un boulot bien prenant.

    Je ne me suis pas reconnue pendant plusieurs mois, une sensation de régression complète de ma confiance en moi. Forcément, cela a aussi impacté ma manière d’être sur l’internet. Peur de m’exprimer, je remettais énormément de choses en question. J’avais besoin de m’éloigner de la toxicité que l’on peut retrouver sur les réseaux. Cette toxicité que j’arrivais à gérer quand je me sentais bien mais qui pouvait beaucoup trop m’atteindre dans cette période où je doutais de tout. Heureusement, j’ai su me tourner vers les bons professionnels et j’ai des proches formidables qui m’ont soutenu. Je les remercie encore d’avoir été là quand j’avais besoin de parler.

    Maintenant, j’ai envie de vous écrire sur la merveilleuse nouvelle que nous avons eu avec mon chéri. Elle rythme notre vie depuis 8 mois. J’ai hésité longtemps à faire un article sur ce sujet. Finalement c’est sur ce blog que je me sens le plus à l’aise pour venir en parler.

    1er TRIMESTRE

    Nous parlions de ce projet bébé plus sérieusement depuis 2019. Nous avions convenu qu’après l’Ironman de Vichy 2020, je ferais retirer mon implant. Il arrivait au bout de ses trois ans. Mais, un virus est apparu dans le paysage. Toutes les courses de 2020 sont reportées.. notre plan familial semblait devoir l’être aussi.

    Puis, j’ai perdu une personne très importante à cause de cette foutue pandémie. J’ai remis beaucoup de choses en questions. Dont le fait d’attendre une année supplémentaire pour lancer ce beau projet de vie. On avait aucune idée de comment notre quotidien allait tourner. Et on ne savait pas combien de temps cela allait prendre pour qu’un bébé s’installe dans notre vie. Pour information, j’avais mes règles une fois par an sous implant. Je n’avais donc aucune idée de comment mon corps allait réagir sans celui-ci. Je ne connaissais pas mes cycles et leur durée.

    Si je ne participais pas aux courses reportées sur 2021, ce serait donc pour une très belle raison. Si j’y participais c’est que le projet bébé mettait plus de temps à se mettre en place.

    Nous sommes début février. Presque trois mois sont passés et j’attends patiemment avant de faire un test car mes cycles sont très longs. Je ne veux pas le faire trop tôt. Jeremy a appris fin janvier qu’il devait partir sur une mission pendant trois mois. Il part dans 15jours. Ce n’était pas prévu du tout. Notre moral en a prit un coup, mais on n’a pas le choix, donc on s’adapte. Il faut que je fasse un test avant son départ. S’il est positif je veux lui dire de vive voix. Et c’est comme ça que la veille du jour J, j’ai pu lui annoncer qu’il allait être papa.

    Le 1er trimestre, je l’ai donc passé à espérer ne pas avoir à vivre une fausse couche pendant son absence. En terme de maux de grossesse, j’ai été exténuée et bien nauséeuse. Je dormais énormément entre mes tournées de patients, je me couchais très tôt pour tenir le rythme.

    Je n’avais pas envie de vivre les premiers RDV de suivi seule. Heureusement, une de mes petites soeurs a pu se déplacer pour venir avec moi. Malheureusement, l’échographiste n’a pas voulu qu’elle rentre pour l’échographie du 1er trimestre. Les conjoints étaient acceptés mais, même en leur absence, un autre adulte ne l’était pas.

    Elle a du rester dans la salle d’attente: mon hypersensibilité et mes hormones de grossesse m’ont fait pleurer direct. Larmes ravalées, nous avons donc fait cette échographie. J’ai pu filmer son petit coeur pour l’envoyer à mon chéri dès que celui-ci serait joignable. Elle finit l’écho en me disant qu’elle n’avait pas pu voir les Os Propre du Nez. Elle m’explique qu’elle va me donner un RDV supplémentaire afin de voir si ceux-ci sont visibles plus tard.

    Je suis aux anges. Je me dis que finalement mon homme serait rentrer et qu’il pourrait voir le bébé avant l’écho du 2eme Trimestre.

    Physiquement, j’ai pris beaucoup de poitrine et je ne me reconnais pas dans la glace à cause de ça. Je n’aime pas spécialement voir mon corps changer. Il y a moins de sport dans ma vie à cause de la fatigue. Mes jeans me cisaillent au niveau du ventre, je porte rapidement des leggings. Je ne reconnais plus mes seins.

    Enfin, je ne suis pas immunisée contre la toxoplasmose. J’ai donc un suivi mensuel pour les prises de sang et je dois faire attention à certains aliments.

    2ème TRIMESTRE

    Peu de jours après le retour de mon chéri, nous voilà en direction de cette échographie de contrôle. Nous sommes au tout début du 2ème trimestre, je suis tellement heureuse qu’il puisse enfin voir le bébé ! Nous avons eu les résultats du risque de trisomie 21, ils sont bons: 1/10000. C’est donc avec cette bonne nouvelle que l’échographiste cherche les Os Propres du Nez. Verdict: elle n’en voit qu’un seul sur les deux. Elle nous explique qu’elle doit demander un avis au Centre de Dépistage Anténatal. Elle nous dit que cette absence peut être signe d’une malformation génétique. Douche froide.

    Mon chéri, qui est médecin, n’avait jamais entendu parler de ça. En rentrant à la maison, il se renseigne. Il trouve quelques informations mais cela semble être un dépistage très « nouveau ». Je ne lis aucun témoignage à ce sujet. Bref, il y a peu de recul sur cette absence / retard d’OPN.

    L’échographiste nous rappelle quelques jours plus tard. Nous devons prendre RDV avec un des spécialistes du Centre afin de refaire une écho. RDV prit, nous patientons jusqu’à cette date. Je n’arrive plus à me projeter. J’ai peur qu’on me dise que le bébé a une malformation qui empêcherait de poursuivre cette grossesse.

    Et c’est ainsi que nous enchainons plusieurs échographies, notre dossier est passé en Réunion de Concertation Pluridisciplinaire. J’ai dû faire d’autres prises de sang. Après l’échographie officielle du deuxième Trimestre et 6 échos en tout, nous sommes enfin rassuré. Le Docteur qui nous suit désormais est génial. Il est bienveillant et sait trouver les mots qui rassurent. Il a éliminé tout ce qui pouvait être éliminé. Même si on est jamais à l’abri le jour de l’accouchement, je m’autorise enfin à me projeter positivement.

    Je ne me sens, toujours, pas très à l’aise avec mon corps qui change. Pourtant, je pensais avoir déconstruit tout ça depuis longtemps. Que l’obsession que je pouvais avoir sur mon corps, de mes 18 à mes 24 ans, c’était derrière moi. Mais non, c’est revenu comme un boomerang.

    J’ai réalisé que depuis toujours j’entendais des phrases comme: « Je n’ai pas/jamais perdu mes kilos de grossesse » Ou alors: « Tu as pris combien toi pendant ta grossesse ? Moi j’ai pris x kg » (réponse avec fierté ou mal-être selon le chiffre et/ou le vécu). C’était aussi des questions qu’on me posait depuis l’annonce.

    Je culpabilisais beaucoup de ne pas réussir à me sentir bien. J’avais pourtant eu les « félicitations » de ma sage femme car j’étais dans les bonnes courbes de prise de poids.

    Nous avons pu annoncer à notre famille la belle nouvelle pendant ce trimestre là. ❤️

    3ème TRIMESTRE

    Les bonnes nouvelles sont tombées. Je me projette et je suis tellement contente de sentir que mentalement j’ai eu un déclic.

    Je m’arrête de travailler début juillet. Nous avions convenu avec mes collègues de ne pas prendre de risque. Elles ont été toutes géniales. J’avais peur de les « laisser tomber » au dernier moment à cause d’un arrêt. C’est déjà assez compliqué de trouver une remplaçante alors je ne veux pas leur imposer ça. De toute façon ma Sage Femme m’a rapidement dit de ne pas espérer continuer au delà du deuxième trimestre. Je fais énormément de kilomètres en voiture, de manutention de patients et l’été est très chaud dans le sud. Je n’ai pas d’arrêt de travail, je décide simplement d’arrêter les remplacements que je faisais sur les trois cabinets. Nous en avions parler très tôt dans ma grossesse pour qu’elles aient le temps de s’organiser sans moi.

    Les congés, la projection et donc le bébé qui « ose » enfin prendre sa place font que mon corps change. En un mois, je prends 3kg. La sage femme me prévient qu’il ne faut pas que je continue sur cette lancée. Je suis encore dans les courbes de poids mais il faut que je fasse attention. Elle me donne des exemples. Celui de moins manger avant des gros évènements (comme les mariages où je suis invitée cet été). Elle me parle aussi de régime intermittent.

    Je décide de ne pas faire de régimes. Je ne veux surtout pas retomber dans les travers que j’ai pu avoir plus jeune. J’arrive à ne pas me peser en dehors des RDV mensuels. Je sais l’importance de ne pas trop prendre de poids pour le bien du bébé. Mais je sais aussi que je suis loin d’en avoir trop prit. Je diminuerais ma consommation de tourtel au citron et j’essayerais de moins grignoter entre les repas.

    Cela ne m’a pas empêché de pleurer dans la voiture en rentrant de ce RDV du 7ème mois. Mon chéri m’a rassuré et a su m’apaiser. Les mots de la sage femme sonnaient comme une validation de ce que j’avais dans la tête. Je me sentais encore plus mal. Il fallait que je digère tout ça.

    Aujourd’hui je suis à 8 mois de grossesse. Me voir nue dans la glace c’est compliqué. Mais, avec des vêtements, je me sens un peu mieux pour m’observer.

    Cela ne m’empêche pas de me sentir en phase avec mon bébé. J’adore qu’il bouge, voir mon ventre faire des vagues, essayé de le sentir/ressentir depuis le début. Je lui parle dans ma tête. J’aime quand mon homme me fait des bisous sur le ventre. J’aime ce que nous sommes en train de construire à trois. Je sais que j’ai la meilleure personne à mes cotés dans cette nouvelle aventure. Je retombe amoureuse à chaque phase que l’on passe ensemble.

    Aujourd’hui, je suis au repos forcé suite à une série de contractions douloureuses et trop rapprochées. Elles ont nécessité une nuit d’hospitalisation et de traitements car elles ont raccourci mon col. Heureusement, celui-ci est encore assez long et tonique. Je dois seulement restée au maximum allongée/au calme sur la journée et bouder la voiture pendant deux grosses semaines. Fin septembre, le bébé ne sera plus considéré comme prématuré. Je pourrais reprendre une vie un peu plus active sans trop d’inquiétudes !

    Vis à vis de mon manque d’acceptation, j’avais très peur d’en parler autour de moi et encore moins sur internet. Car c’est difficile d’ouvrir un dialogue là dessus. J’avais très peur d’être jugée et incomprise. Comment faire comprendre ce mal-être sans maladresse, sans blesser personne ? Mais, c’est important de dire que c’est aussi normal de ne pas se sentir la plus épanouie enceinte. Même si c’est ce qu’on nous a toujours répété à nous les filles.

    On peut vite nous sortir des phrases qui donnent l’impression de déjà ne pas être à la hauteur. Exemple: « Tu devrais être contente, c’est pour ton bébé que ton corps change ». Outch, suis je une mère ingrate du coup ?

    On est plus vulnérable. Et la grossesse c’est un sujet qui fait beaucoup parler.

    Oui, il y a plein de personnes qui ont vécu la meilleure période de leur vie à ce moment là. Mais nous sommes aussi plusieurs à ne pas bien le vivre. Et finalement, en parler ça libère. Même si on prend le risque que certain(e)s ne nous comprennent pas.

    Malgré toutes ces « péripéties », je suis très heureuse de savoir qu’un petit être est en train de s’épanouir dans mon ventre. C’est vertigineux et incroyable de voir ce qu’un corps est capable de mettre en place pour la naissance d’un enfant. Je sais pourquoi ces changements physiques ont lieu et cela m’aide à cohabiter avec. Je me sens très chanceuse de pouvoir donner bientôt naissance à notre enfant. Mais aussi d’être entourée et d’avoir un bébé qui semble finalement en bonne santé !

    C’est la dernière ligne droite ! Je remercie ceux qui auront prit le temps de lire ces bientôt 9 mois.

    Merci en particulier à mes proches qui passeront par là. Vous avez su être présents même quand je restais muette sur ce que je ressentais. Je vous aimes tellement.

    A très vite,

    Share:
    LIFESTYLE

    Mes démarches pour mon installation en Infirmière Libérale Remplaçante

    Vous me l’avez demandé à plusieurs reprises en message privé.

    Comment tu as fait pour t’installer ?

    Les démarches sont aussi longues et fastidieuses qu’on le raconte ?

    Est ce que tu pourrais nous rédiger un article ?

    En effet, les démarches ne sont pas faciles à mettre en place et comme, en tant qu’infirmiers, nous devons attendre un certain temps avant de nous installer, on oublie vite les quelques (rares) cours à l’école qui nous donnaient des explications.

    Voici donc les différentes procédures:

    • Etre titulaire du Diplôme d’Etat infirmier
    • S’inscrire au tableau de l’Ordre Infirmier (pour enregistrer votre diplôme vous aurez besoin de votre numéro Ordinal)
    • Etre enregistré au répertoire ADELI (auprès de l’ARS) en faisant enregistrer votre Diplôme.
    • Si vous êtes salarié et que vous souhaitez cumuler (possible dans le privé): autorisation de l’employeur sinon vous risquez une sanction disciplinaire.
    • Détenir une autorisation de remplacement délivré par l’Ordre Infirmier. POUR CELA: il faut vous conventionner auprès de la CPAM: expérience suffisante de l’exercice infirmier (minimum 2400H ce qui équivaut à environ 18 mois de travail , durant les 6 dernières années. Heures validées si vous avez travaillé dans un établissement de soins, une structure de soins ou un groupement de coopération sanitaire). Quand vous avez le papier remplit par la CPAM pour valider cette expérience et qui vous conventionne, il faut l’envoyer à l’Ordre infirmier pour recevoir une autorisation de remplacement.
    • Avoir une Responsabilité Civile Professionnelle (RCP) pour l’exercice en libéral.
    • Signer un contrat de remplacement et le transmettre à l’ARS du lieu d’exercice de l’IDE remplacée (si celui-ci dure plus de 24H ou moins mais qu’il est répété). Il doit être transmis avec l’adresse du cabinet et votre numéro d’inscription à l’Ordre.
    • Faire une déclaration OBLIGATOIRE à l’URSSAF dans les 8 jours suivants le début de votre premier remplacement (pour les cotisations). C’est lors de mon passage à la CPAM qu’elle m’a fait remplir un document cerfa « déclaration de début d’Activité, personne physique, profession libérale et assimilée et artiste auteur ». Envoyé ensuite le jour de mon début d’activité. Attention à ne pas l’envoyer trop tôt car vous commencerez à payer des cotisations avant même d’avoir commencé à travailler.
    • S’affilier à la CARPIMKO (caisse de retraite). Normalement se fait automatiquement lors de votre déclaration mais vous assurez que cela soit bien fait car parfois.. il y a des loupés !
    • ATTENTION l’autorisation de remplacement n’est valable qu’un an et vous devez demander son renouvellement deux mois à l’avance.
    • On ne peut remplacer au maximum que deux infirmières en même temps le même jour.
    • Il est conseillé d’avoir deux comptes distincts. Un à usage professionnel et un qui est votre compte habituel. C’est mieux pour votre bilan comptable !
    • Il est conseillé de prendre une caisse de retraite complémentaire car celle versée par la CARPIMKO n’est pas suffisante.
    • Il est conseillé de prendre une mutuelle « Loi Madelin ». Cette loi permet aux travailleurs non salariés de déduire leurs cotisations santé de leur revenu imposable dans la limite d’un plafond fiscal.
    • Il est conseillé de prendre une Prévoyance (contrats et garanties qui couvrent les risques sociaux liés à la personne en cas d’arrêt de travail. Ce dernier peut être temporaire ou définitif notamment : accidents de la vie quotidienne ou maladies causant une incapacité de travail, une invalidité, voire un décès. Quel que soit l’événement, l’intérêt des contrats de prévoyance est d’assurer le maintien des revenus de la personne et de sa famille.). Car la CARPIMKO indemnise seulement au bout de 91jours.
    • Il est conseillé de prendre une assurance pour les accidents du travail ou les maladies professionnelles. J’ai pris celle de l’Assurance Maladie « Assurance Volontaire Individuelle, Accidents du travail et maladies professionnelles. »
    • Il faut s’affilier à une Association de Gestion Agréée c’est un organisme à but non lucratif agréé par l’Administration fiscale et à usage exclusif des membres des professions libérales. Y adhérer c’est éviter la majoration de 25 % applicable aux non-adhérents d’AGA. Les AGA proposent des accompagnements: formations, veille juridique et comptable, contrôle des comptes,…
    • Selon les cabinets où vous travaillerez, il peut vous être demandé votre Carte Professionnelle de Santé (CPS) pour la facturation des soins que vous avez réalisé. C’est une carte d’identité professionnelle électronique dédiée aux secteurs de la santé et du médico-social. Pour la recevoir , en tant que remplaçante, c’est le Conseil de l’Ordre des infirmiers qui délivre un formulaire que vous devez compléter et signer. Après signature et tampon du CO vous devez le transmettre à ASIP SANTE qui vous délivrera une Carte de remplaçante.
    • ATTENTION: il est important de mettre 50% de votre chiffre d’affaire de côté. Car au bout de deux ans d’exercice il y a un rattrapage de fait sur vos cotisations. Ne vous faites pas avoir en ne gardant pas d’argent pour le payer au moment venu !

    Voila, j’espère que je vous ai aidé et que je n’ai rien oublié. Si c’est le cas ou si vous avez des conseils a donner, n’hésitez pas à le faire en commentaires.

    A très vite,

    runamande
    Share:
    SPORTS

    Aftershokz, 3 ans d’utilisation

    Il y a trois ans, une marque de casque audio m’a écrit afin que je reçoive un de leur produit et que je teste leur technologie particulière pour écouter de la musique.

    Le topo ? C’est la conduction osseuse qui vous permet d’entendre le son qui sort de vos écouteurs ! Et cela apporte plein de points positifs dans notre pratique sportive.

    aftershokz france

    Avant d’utiliser ces casques là, je rencontrais deux problèmes en courant avec de la musique:

    • Je me retrouvais trop vite dans ma bulle, j’étais moins attentive à ce qui m’entourais et je n’entendais pas toujours les voitures, les personnes qui arrivaient derrière moi en trotinette, etc. Même si j’adore courir en musique, je trouve que cela peut vite être dangereux de ne pas entendre ce qui se passe autour de soi.
    • Les écouteurs intra-auriculaires tenaient très mal dans mes oreilles. Un mouvement de tête trop rapide , trop de sursauts pendant la course et l’écouteur tombait..

    Alors comment la technologie intra-osseuse m’a convaincu ?

    Je n’ai plus d’écouteurs dans les oreilles mais un transducteur sur chaque tempe. Ce sont les vibrations de ces appareils qui vont conduire le son via les os jusqu’à l’oreille interne !

    Cette technologie n’est pas nouvelle. Cela fonctionne si bien, que des personnes atteintes de certaines formes de surdités reçoivent des implants à conduction osseuse afin de contourner la traversée de l’oreille externe et moyenne.

    Comme se sont des transducteurs qui font passer le son, notre oreille est donc libérée de l’écouteur qui va boucher les bruits extérieurs. Vous pouvez donc entendre la musique ET ce qui vous entoure. En matière de sécurité c’est beaucoup mieux ! De plus, je trouve ces casques très conforts pendant l’effort. Je n’ai plus besoin de me concentrer sur d’éventuelle chutes d’écouteurs pendant mon entrainement.

    Vous préservez aussi vos tympans car ceux-ci sont mieux protégés par ce type de technologie.

    AfterShokz titanium
    Le Titanium

    J’ai eu l’opportunité de tester deux types de casque.

    Le premier que j’ai reçu c’est celui ci-dessus. Le TITANIUM. J’en étais plus que ravie et jusqu’à il y a quelques mois, je n’utilisais pas d’autres modèles. Donc, de fin 2016 à cet été 2019, je n’ai pas changé car je ne voyais pas ce qui pouvait mieux me convenir ! Pourtant, je peux vous dire qu’en ce laps de temps j’ai reçu plusieurs propositions pour recevoir d’autres casques. Mais, j’ai tellement eu du mal à trouver mon bonheur (et parce que j’essaye de ne pas surconsommer en acceptant trop de propositions sur les réseaux) que je refusais toutes autres demandes de partenariats ! Avant, tous les écouteurs que j’utilisais finissaient par tomber de mon oreille à un moment donné lorsque je faisais du sport.

    Ce modèle existe en deux tailles: mini et normale. Mini pour les mini-têtes (en particulier pour les femmes) car la taille normale avait tendance à être beaucoup trop grande pour nous.

    Comme c’est un casque sans fil, il fonctionne en bluetooth. Il n’est pas étanche mais il est protégé contre les poussières et les jets d’eaux. Il a une bonne autonomie, il y a un micro pour pouvoir recevoir et passer un appel avec. Comme c’est un de leur plus ancien modèle, c’est le moins chère ! En ce moment il est à 64 euros sur Go Sport : ici .

    AfterShokz aeropex
    L’aeropex

    Ensuite, j’ai été contacter de nouveau par la marque début de l’été 2019 afin de recevoir leur nouveau modèle tout beau / tout neuf : l’AEROPEX !

    Je suis donc passée d’un des modèles le plus ancien au tout dernier: j’ai donc vu beaucoup de différences et de points positifs pour ce petit nouveau !

    Le design est beaucoup plus fin et il est aussi plus confortable. Déjà parce qu’il est plus léger: 36g le Titanium pour 26g l’Aeropex. Personnellement je le trouve très joli, il existe de plusieurs couleurs différentes.

    Il y a aussi un meilleur son car l’innovation sur ce casque permet moins de fuites sonores. Les basses sont plus marquées également.

    Ils ont aussi amélioré l’autonomie: 6H pour le Titanium (en écoute continue), 8H pour l’aeropex (en écoute continue).

    Plus besoin de mesurer votre taille de tête, l’arceau est désormais adapté pour tous. La preuve, la taille du casque correspond à mon chéri qui porte le sien très bien. Mais, il est aussi adapté à la taille de ma tête.

    L’aeropex est résistant à l’eau ! Donc pas de panique si il prend la pluie (même si je n’avais jamais eu de soucis avec le Titanium). La marque annonce qu’il supporte 30min sous l’eau à un mètre de profondeur mais je vous avoue que je n’ai jamais essayé ! Je ne nage pas en musique, mais pour ceux que cela intéresse, leur casque Xtrainerz est fait pour cela et vous pouvez charger de la musique dessus.

    Il a toujours la fonction kit main libre, comme les autres modèles de la marque.

    Vous pouvez vous le procurer, à 169 euros ici .

    AfterShokz aeropex

    Le seul hic avec ces casques, c’est que si vous voulez écouter de la musique dans votre bulle (par exemple dans l’avion), il faut mettre des boules quies (il y en a dans le colis lorsque vous commandez un casque).

    Je n’ai aucun problème pour utiliser mon casque avec mes lunettes sportives. Cela ne me gène pas du tout ! Bien sur, avec l’Aeropex qui est plus fin c’est encore mieux ! Aucun problème non plus avec mes bandeaux l’hiver.

    AfterShokz runamande

    Voilà, j’espère que mon retour d’expérience et cet article vous ont plu !

    N’hésitez pas si vous avez des questions, je suis désormais depuis quelques petits mois ambassadrice pour la marque et j’essaierais de répondre le mieux possible à vos interrogations ☺️

    Sportivement,

    Article sponsorisé par Aftershokz

    runamande
    Share:
    SPORTS

    Saintexpress 2019

    Aujourd’hui, je vous retrouve pour le compte rendu de ma course sur la Saintexpress 2019. 44KM, 1000 D+ c’est ce qui nous est annoncé !

    Je l’ai déjà faite en 2018 et cette année Ibis me propose de découvrir leur offre Ibis Sport à travers la Saintelyon ! Cette course mythique dans ma ville de coeur.

    Ils me proposent le dossard de mon choix, je demande l’avis de mon coach et on décide de finir ma saison sur la Saintexpress, le 30 novembre 2019.

    Dans un second temps, je recois un super mail de Odlo (une marque d’origine Norvégienne, de vêtements techniques sportifs !). Ils proposent de m’accompagner pour la saintexpress et le reste de l’hiver ! Je suis ravie de pouvoir tester cette marque dont j’avais déjà bien entendu parler.

    medaille saintexpress

    JOUR – J

    Avec David (mon coach), @mehditetard et une amie de mon coach, nous partons avec la seconde vague. David me donne le topo: on marche vite dans les montées, on relance et on court sur les autres parties du parcours !

    Je dis « OK » et on s’élance pour 44KM. J’espère secrètement faire un meilleur temps que l’année dernière (6h). Mais je sais aussi qu’il peut se passer beaucoup de choses sur une distance comme celle-ci !

    Alors, je suis David ! Je me cale dans ses jambes, je cours à son rythme. Je sais qu’il me connait par coeur et que je peux lui faire confiance sur la gestion de la course.

    Il est minuit, la pluie commence à tomber. Je me félicite d’avoir déjà mis mon K-way ! Je porte le système 3 couches: le Blackcomb comme première couche (seconde peau technique, Best-Seller de la marque), mon Gilet comme seconde couche (j’aime ses manches courtes, il protège du vent et apporte aussi de la chaleur) et le K-way (comme 3ème couche avec des découpes au laser sous les bras et une fente dans le dos pour qu’il soit aéré) !

    Nous arrivons à un ravitaillement au chaud dans un gymnase (le premier ravito était dehors mais nous n’avions pas besoin de nous arrêter à ce moment là), il y avait de plus en plus de flaques et de boue. Mais le terrain est encore praticable.

    On trace, j’ai encore de l’eau et de quoi manger dans mon sac, je n’ai pas envie de m’arrêter et David non plus. Par contre, il doit remplir une flasque. On repart, même si au départ j’ai un peu froid, je me réchauffe vite en courant.

    finish saintexpress

    Plus on avance, plus il pleut, plus la boue devient de plus en plus importante. Il y a même des ruisseaux qui se forment sur les chemins. Je n’arrive plus à me rappeler à quel kilométrage on était quand on se retrouve à devoir marcher. Le terrain est devenu très glissant: des personnes tombent sur les fesses autour de nous ! Un peu plus loin encore, on se retrouve avec des flaques qui nous remontent jusqu’aux genoux.. c’est une vraie fête de la boue cette année, j’en rigole tellement c’est surréaliste !

    J’ai un peu mal au ventre par moment mais c’est supportable. J’avais très peur qu’avec le froid cela s’aggrave mais pas du tout. Mon ventre est tenu au chaud, je continue de manger ce que j’avais prévu comme ravitaillement, je bois de l’eau environ toutes les 20 minutes et je me sens bien.

    David est plus rapide que moi dans les descentes techniques, j’essaye de le suivre mais parfois il prend de l’avance. Alors il m’attend un peu, je le rattrape et on continue notre bonhomme de chemin.

    J’avoue sentir que, contrairement à l’année dernière, je ne ressens pas de « mur » cela me donne la pêche ! Je me dis que tout le travail foncier cette année porte ses fruits et ça me fait plaisir.

    Les kilomètres s’enchainent, tout se passe bien malgré les conditions je me sens pas trop mal ! Bien entendu, mes jambes sont plus fatiguées qu’au début, ma foulée est plus lourde mais mon corps encaisse. Mon souffle encaisse. Je suis fière de moi, je prends confiance en mes capacités sur les longues distances. Ca ne fait pas si longtemps que je cours du long. J’ai couru pour la première fois plus de 30 KM l’année dernière, cela fait tout pile un an que je porte des dossards de distance supérieur à 40km.

    La partie que je trouve la plus dur musculairement (à mon niveau) arrive. Ce sont les dernières montées sur bitume en arrivant au niveau de Lyon. Il reste un peu plus d’une heure de course à priori et c’est mentalement que ça se joue. On grimpe, certaines montées semblent interminables mais je relance une foulée dès que possible. On s’encourage entre coureurs, j’ai l’impression que les montées / descentes ne s’arrêteront jamais (c’est fou comme tout parait plus long lors d’une fin de course. Quand on sait que l’arrivée se rapproche !).

    Et voila, le pont juste avant La Halle arrive, les derniers zigzag jusqu’à La Halle aussi, on essaye de faire des photos en duo avec David, on se sourit: on l’a fait et on est très heureux ! C’était dantesque ! Je regarde mon chrono, -30min sur mon temps de l’année précédente: je suis encore plus heureuse.. Je me suis dépassée, j’ai progressé et c’est aussi grâce à mon coach qui me pousse à croire en moi (et qui me prépare bien).

    On se sert dans les bras, j’entends mes parents, Manon et Alessia qui sont là. BIG SOURIRE et plein le coeur !

    On file se changer pour boire une bière en l’honneur de notre course. Je vais dormir ensuite deux grosses heures à l’hôtel avant de me lever pour rejoindre les copains à La Halle afin d’accueillir mes amies qui courraient 76KM. Tellement émouvant de les voir finir, tellement fière d’elles !

    Et voilà, un nouveau week end sportif qui se clôture. Des souvenirs plein la tête et peut être un jour j’oserais me lancer sur la Saintelyon complète. Mais je ne pense pas que ce sera l’année prochaine , mes objectifs sont ailleurs et c’est une préparation à ne pas négliger !

    mon vlog de la course !

    Voici un peu plus d’infos sur Ibis Sport:

    • Tarif préférentiel jusqu’à -50% sur présentation d’une convocation / inscription à une compétition sportive
    • Late check-out pour laisser le temps de se reposer après la compétition (17h au lieu de 11h/12h et ça c’était vraiment cool après la saint express !)
    • Petits-déjeuners adaptés aux sportifs : jambon, œuf, pain complet, fruits frais
    • Possibilité de mise à disposition d’une salle de réunion pour les briefings lors des déplacements en groupe
    • Possibilité d’avoir un encas 24H/24H

    Plus d’infos sur ma tenue Odlo:

    première couche blackcomb odlo
    Première couche technique « Blackcomb » , je la porte taille S.
    seconde couche gilet millenium odlo
    Seconde couche, gilet « Millennium S-Thermic », porté taille S
    Veste ZEROWEIGHT RAIN WARM odlo
    3ème couche, Veste « ZEROWEIGHT RAIN WARM », portée taille S
    Collant de running ZEROWEIGHT WINDPROOF WARM odlo
    Legging « ZEROWEIGHT WINDPROOF WARM » , porté taille S
    Gants INTENSITY SAFETY LIGHT
    Gants « INTENSITY SAFETY LIGHT »
    Bandeau Ceramiwarm
    Bandeau CERAMIWARM

    Voilà, j’espère que ce petit compte rendu vous a plu, merci pour vos messages d’encouragements et bravo à tous pour vos courses respectives !

    A très vite,

    Sportivement,

    runamande

    article écrit en collaboration rémunérée avec Odlo.

    Share:
    HUMEURS

    Infirmière !

    Lorsque j’ai commencé mes études d’infirmière, je n’aurais jamais pensé faire mes papiers pour être IDE libérale un jour. Je souhaitais faire:

    • soit une carrière d’infirmière spécialisée dans l’urgence et le SAMU (j’avais réalisé mon mémoire sur ce thème là).
    • soit infirmière militaire de carrière avec quelques missions à mon actif.

    Mais la vie nous réserve parfois quelques surprises et même si j’avais tout mis en place pour que cela se passe comme je l’avais prévu.. aujourd’hui je ne suis plus du tout dans ce schéma là.

    J’ai décidé de ne pas renouveler mon contrat avec l’armée après 4 ans de service pour pouvoir suivre mon conjoint dans sa mutation. C’était plus simple pour notre vie de couple et je savais que je pouvais toujours espérer une carrière qui me plaise aussi dans le civil.

    C’est comme ça que je me suis retrouvée dans une clinique privée pour un boulot sur le pool, en 12H, qui me permettait de me libérer du temps pour les entrainements Ironman. Sur le papier c’était un post super interessant: le pool me faisait aller dans les services de chirurgie, soins intensifs, urgence et médecine. En chirurgie, il y avait plein de spécialités: orthopédique, viscérale (avec chirurgies bariatriques), urologie, coronarographie, etc. Je me disais que je n’allais pas m’ennuyer et apprendre plein de choses !

    Alors oui, j’allais apprendre plein de choses mais j’allais surtout survivre au milieu d’un terrain hostile.

    En médecine ça se passait pas trop mal, les médecins étaient en majorité bienveillants. L’équipe était plutôt accueillante et les patients prient en charge sans que l’on ressente trop une pression du chiffre. Il y avait quand même un pneumologue qui refusait de prescrire les prises de sang et nous obligeait à le faire. Une collègue s’était aussi disputée avec lui car elle refusait d’appeler la famille pour annoncer un décès. Il est allé se plaindre à la direction et celle-ci a répondu que « oui il faudrait que les infirmières s’y mettent ».

    Mais quand je suis arrivée en chirurgie.. j’ai douloureusement compris pourquoi il y avait un tel turn-over d’infirmières qui ne restaient pas.

    Chirurgie de semaine: le patient passe quelques jours dans le service mais rentre chez lui le week-end. Ce sont donc des opérations qui ne nécessitent pas un besoin de long séjour dans la clinique. Si jamais le patient doit rester le week end car, finalement, il ne peut pas rentrer chez lui: on le mute dans le service de chirurgie générale.

    Lorsque j’étais à l’armée, quelque soit le niveau d’étude de la personne en face de moi, on m’appelait par mon prénom ou on me le demandait. J’avais le droit aux règles de politesse élémentaires. Ce n’était pas un système parfait mais je me sentais respectée.

    Dans ce service, j’ai déchanté ! Un des chirurgiens tapait dans ses mains pour qu’on lâche tout et qu’on le suive avec une feuille et un crayon. Ensuite, il me parlait par onomatopées pour que j’éteigne la télé du patient, pour comprendre ses désirs avant qu’il me les dise etc. Ce chirurgien était connu dans la clinique pour ses colères, ses insultes auprès du personnel soignant et pour nous raccrocher au nez si notre demande ne lui convenait pas.

    Un autre me demandait de passer des traitements intra veineux à des patients sans jamais me les prescrire. Alors j’avais le choix:

    • soit je décidais de les faire avec une petite transmission ciblée pour dire que c’était une prescription orale. Mais si jamais il y avait un problème.. c’était ma parole contre celle du chirurgien.
    • Soit je ne faisais pas les traitements demandés car non-prescrits (vitamine K, antibiotiques, etc) et je prenais le risque pour le patient qu’il se fasse opérer sans les soins pré-opératoires nécessaires au bon déroulement de l’opération.

    Alors, je les faisais mais le soir après la relève je passais une grosse demi heure à noter en transmissions écrites tout ces soins prescrits à l’oral par un chirurgien et/ou un réanimateur anesthésistes qui ne me les prescriraient jamais. Peut être qu’ils ne prescrivaient pas par manque de temps. Mais chaque fois, c’était mon diplôme et ma responsabilité que je mettais en jeu, lorsque je faisais un soin que le chirurgien m’avait dit de réaliser entre deux patients dans un couloir. Ou au bout d’un téléphone. Un soin que je ne pouvais pas vérifier avec la prescription sous les yeux pour être sûr de ne pas faire de bêtises. Même si ils me les prescrivaient une ou heure ou deux après, ça aurait été mieux que rien. Je les aurais validé plus tard, en les ayant fait plus tôt, mais au moins il y aurait une prescription. Même si je comprends les soins que je réalise, car c’est mon travail de savoir ce que je fais, je n’ai pas le niveau d’étude et le diplôme nécessaire pour travailler sans jamais avoir de prescriptions écrites pour me protéger.

    J’étais seule avec une aide soignante pour ce service.

    Je n’ai jamais vécu une telle charge mentale.

    Un jour, j’étais en train de faire comme je pouvais le tour du matin et de voir chaque patient pour savoir comment s’était passée la nuit, leur faire des prises de sang et soins intraveineux pour la douleur etc. Une des patientes opérées la veille d’une chirurgie bariatrique commence à vomir du sang. Je dois lui faire une prise de sang en urgence et surveiller ses constantes. Malheureusement, cette patiente est très très difficile à piquer. Elle est en hypotension, en surpoids et ses veines sont tellement fines et fragilisées qu’elles ne me donnent pas assez de sang. Je dois faire la prise de sang en plusieurs fois.

    L’aide soignante m’aide en préparant les patients pour le bloc, mais comme je suis coincée avec ma patiente urgente je ne peux pas avancer les dossiers et valider que les autres patients sont prêts à partir. Je me fais insulter au téléphone par l’anesthésiste car ils attendent une patiente au bloc et que je n’ai pas cliqué sur le bouton « prête pour le bloc ». Je n’ai pas eu le temps de voir cette patiente et je ne veux pas dire qu’elle est « prête pour le bloc » sans même avoir vu à quoi elle ressemble.

    Des ambulanciers m’attendent devant la porte car ils voudraient les papiers de sortie d’un autre patient qui doit partir ce jour. Mais je n’ai pas eu le temps de les faire car je suis toujours en train de gérer une urgence. Ils s’agacent car eux aussi perdent du temps sur les transports. Le personnel du ménage s’agace aussi car ils voudraient préparer les chambres. Il faut pouvoir accueillir les autres patients qui vont arriver juste après le départ de ceux que les ambulanciers viennent chercher. Un autre chirurgien s’impatiente car il voudrait faire le tour avec moi de ses patients à lui. J’ai des sonnettes qui m’appellent car d’autres personnes alitées ont mal et je suis seule à pouvoir leur injecter les antidouleurs. Et puis, il y a les patients qui doivent avoir les antibiotiques à l’heure, la surveillance de rinçage de sonde pour pas que des caillots se reforment et qu’elles se bouchent. L’ECG du retour de la coro. Et ma patiente vomit toujours du sang.

    Je suis seule et j’ai envie de me cacher dans un trou de souris car je ne sais pas comment faire pour être partout à la fois.

    Plus tard, l’aide soignante vient me chercher: Mr B. est en globe , il a très mal au ventre car il n’arrive pas à faire pipi malgré sa vessie très remplie. J’appelle l’urologue qui doit venir lui poser la sonde car c’est un patient qui s’est fait opérer à ce niveau là et je dois l’assister. Mais je suis toujours seule et je n’ai pas vu mes retours de bloc. Je dois préparer le plateau du chirurgien avant qu’il arrive. Je cours chercher le matériel, je vois l’infirmière de l’autre service sur son portable, elle me regarde passer en courant. C’est tout.

    J’aide le chirurgien et je cours à mon charriot finir mon tour et surveiller les patients qui sont rentrés du bloc. Je suis très en retard sur mes soins. Ma collègue de nuit arrive et je n’ai toujours pas préparé ma relève et ciblé tous les soins prescrits à l’oral que j’ai fait.

    Je suis seule pour un service comme ça d’une vingtaine de lits et ce n’est pas normal. J’ai peur d’oublier quelque chose, de mettre des patients en danger. Ce jour là je suis rentrée à 22H30 chez moi alors que je suis partie le matin à 6H. J’ai failli avoir un accident sur le retour car j’étais fatiguée , dans mes pensées à ressasser ma journée et ce que j’aurais pu oublier de faire. J’étais à deux doigts de faire un tout droit dans un virage.

    C’était un jour de plus dans le service de chirurgie de cette clinique et chaque jour de travail là-bas ressemblait à celui-ci.

    Le problème c’est que tout les hôpitaux ou cliniques où je suis passée c’est comme ça. Un jour ma grand mère, qui était hospitalisée en urgence, doit aller passer un examen avec une cardiologue. Je viens avec elle pour l’aider à comprendre et poser des questions. La cardiologue m’accepte, me demande si je suis infirmière. Je lui dis que oui. Elle me demande alors de dire à l’infirmière du service, où est hospitalisée ma mamie, qu’elle a changé le traitement du patient de la 223 et elle voudrait aussi que je donne l’ECG d’un autre patient qui était resté dans son bureau. Je suis restée bouche bée. Je ne travaillais pas dans cet hôpital, j’étais seulement là en visite et la médecin me demandait de faire ça.

    J’ai essayé de travailler dans le public ou le privé, j’allais au boulot la boule au ventre, j’avais PEUR de ce que je pouvais mal faire, j’avais l’impression d’être une bombe a retardement avant de faire la bêtise qu’il ne fallait pas.

    On a des patients dans les lits, des humains, des personnes qui méritent que l’on s’occupe correctement d’elles. Ce n’est pas normal de travailler sur le fil rouge !

    J’en parle régulièrement avec des amis médecins, internes ou externes, infirmiers, aides – soignants, sage-femme, pompier, etc. Le constat est sans appel que ce soit n’importe quelle personne, nous travaillons tous dans des conditions anormales. Nous avons tous l’impression de foncer droit dans le mur.

    C’est pour cela que je suis partie. J’ai voulu changer de travail. Je me suis dit que j’allais devenir coach ou travailler dans un refuge avec des animaux.

    Mais c’est ce travail que j’aime. J’aime prendre soins des autres, je ne me vois pas ne plus jamais le faire. Alors, je me suis inscrite en tant qu’infirmière libérale remplaçante. Et même si, là aussi, le système va très mal. J’ai quand même le sentiment de pouvoir vraiment prendre soin. J’ai de plus belles relations de soignants/soignés.

    Je me sens impuissante, alors j’apporte mon témoignage à l’édifice. L’hôpital où travaille ma maman recherche 15 infirmières et n’en trouve pas.

    Le jour où j’ai démissionné de la clinique une autre personne que moi partaient pour exactement les mêmes raisons. Elle a tenu à peu près le même temps que moi avant de décider de quitter son poste.

    Tout ce que j’espère, c’est qu’un jour il y aura une solution qui ne fera pas trop de dégâts. En attendant, je continue mon travail et j’ai découvert une façon de le faire qui redonne du sens au métier que j’ai choisi.

    runamande
    Share: